Troyes dans l Aube La bonneterie d hier a aujourd hui
La ville de Troyes et le département de l'aube dans sa généralité sont étroitement associés à l'industrie de la bonneterie
qui connut son apogée à la fin du XIXème siècle mais qui trouve ses origines dès les foires médiévales de Champagne.
A Troyes, le musée de la bonneterie retrace cette histoire.Une histoire qui est loin d'être terminée contrairement à ce que l'on pourrait croire puisque de nouvelles marques voient encore le jour comme
" Le Garçon français " crée par un jeune homme plein d'enthousiasme, fier d'oeuvrer pour la renommée de sa ville d'origine.
Troyes a toujours été une ville de tissanderie, c'est-à-dire qu'au moment des foires de Champagne, celles-ci vont démarrer ici car on va y vendre les draps de laine qui étaient tissés.
La laine était un matériau très important, d'ailleurs vendu très cher aux foires de Champagne.
Il va y avoir une première manufacture à bas, pas très loin d'ici, qui était en fait un orphelinat.
C'est le début du tricotage ; on va leur donner la laine des moutons champenois et on va faire tricoter cette laine aux enfants et cela va prendre de plus en plus d'importance jusqu'à la deuxième moitié du XIXème siècle
où on va vraiment entrer dans l'industrialisation et l'implantation de grandes usines de bonneterie tout autour de la ville de Troyes, de ce fameux bouchon, créant une ceinture industrielle autour de la ville.
Jusqu'au début du XXème siècle, 25000 personnes travaillaient dans les bonneteries, c'est-à-dire pratiquement tous ceux qui pouvaient travailler, y compris les femmes.
La bonneterie a décliné mais elle est encore très importante sur l'Aube puisqu'elle fait encore travailler environ 5000, c'est un secteur économique et industriel très important.
Quand je me promène dans ma ville, il y a plein de bâtiments qui rappellent ce passé bonnetier. On a les usines reconverties en lofts, les maisons patronales ou les maisons ouvrières.
L'histoire de cette bonneterie est omniprésente dans l'architecture actuelle de la ville.
Quand on entre dans ce musée, on découvre plusieurs étages et plusieurs sections différentes sur ce patrimoine troyen.
Cette aventure est née à Miami où j'ai vécu quelques années.
J'y ai découvert une marque américaine qui avait un concept marketing très intéressant dans les sous-vêtements et c'est à cette époque que j'ai eu l'idée de créer " Garçon français ".
Je suis troyen d'origine et la bonneterie est un secteur que je connaissais depuis tout petit. Tous les troyens ont dans leur famille au moins une personne ayant travaillé dans la bonneterie.
Quand je me suis lancé, je me suis rapproché d'organismes qui mettaient en rapport les porteurs de projets avec les industries du textile
et je me suis rendu compte qu'à Troyes, tous les métiers étaient disponibles pour fabriquer un sous-vêtement.
Lorsque j'ai parlé de mon projet à ma famille et à mes amis, tout le monde a voulu me dissuader.
Mais j'avais ce besoin de créer, l'envie de me lancer ce nouveau défi et j'étais persuadé que fabriquer un sous-vêtement de qualité et de fabrication française pouvait être très porteur.
Dans le monde dans lequel nous vivons, il est difficile de se dire que l'on sera encore là dans cinq ans mais ce qui est enrichissant aujourd'hui,
c'est qu'à chaque fois que je vais visiter mes fournisseurs, vous avez un vrai savoir-faire, les personnes qui sont derrière ne sont pas des chiffres ce ne sont pas des comptes de résultats
mais de vraies personnes et lorsque vous entrez dans les ateliers, vous avez des rangées de couturières qui sont là depuis 30 ou 40 ans, qui font le même métier avec une dextérité, un savoir-faire de dingue !
A mon échelle, si je peux permettre de conserver la bonneterie à Troyes et conserver ce savoir-faire et cette qualité, j'aurai déjà fait beaucoup de choses !
{...} qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira. Victor Hugo