SNCF : des gages mais la grève continue



Après deux mois de conflit à la SNCF, la hache de guerre est loin d'être enterrée, mais le Premier ministre a fait une annonce forte. Quatre jours avant que le projet de réforme n'arrive au Sénat, Édouard Philippe a fait savoir que l'État reprendrait une partie de la dette de la SNCF, une obligation pour la transformer en société anonyme. Sur l'ardoise de 55 milliards d'euros, l'État en reprendra 35 milliards en deux temps, 25 milliards en 2020 et 10 de plus en 2022. Il augmentera aussi ses investissements dans le ferroviaire de 200 millions par an. Du lourd, mais les syndicats, qui ont rencontré Édouard Philippe l'un après l'autre ce vendredi, ont rappelé que s'il y a conflit, c'est surtout en raison des incertitudes sociales liées à l'ouverture à la concurrence du rail et à l'abandon du statut des cheminots. Si l'Unsa envisage une éventuelle sortie de la grève, ce n'est donc pas le cas des autres syndicats, surtout pas de SUD-Rail qui réclame le retrait pur et simple de la réforme ou de la CGT Cheminots qui demande une table ronde. Prochain épisode de turbulences, lundi et mardi. Le texte de loi, déjà approuvé en première lecture à l'Assemblée, doit être soumis au vote du Sénat le 5 juin.
{...} qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira. Victor Hugo