Venezuela : la galère au quotidien



Pour Freddy Martinez comme pour la grande majorité des retraités vénézuéliens, joindre les deux bouts est une quête perpétuelle et le système D un mode de vie. Il achète sa nourriture dans la rue pour ne pas payer les taxes. "Le peu qu'on a, on l'utilise pour la nourriture, et l'autre moitié pour les médicaments, explique-t-il. J'en suis là, à chercher ce qu'il y a de moins cher, et les vendeurs de rue sont ceux qui vendent le moins cher." Dans un pays où l'on manque de tout, la pénurie n'épargne pas les médicaments. Et lorsqu'il y en a, encore faut-il pouvoir les payer. "Il me reste 1500 bolivars et ce n'est pas assez pour acheter mes médicaments, se lamente Freedy. Maintenant, je dois trouver l'argent qui manque et revenir cette après-midi pour voir s'ils ont encore ce médicament." Au Venezuela, l'an dernier, la pauvreté a progressé de 87%. La crise a débuté il y a quatre ans avec la chute des cours du pétrole, presque la seule source de revenus du pays. S"en est suivie une spirale infernale : hyperinflation, surendettement, effondrement du PIB. Dans le quotidien des Vénézuéliens, cela se traduit par des rayons désespérément vides, des coupures d'électricité et des privations en tout genre. Le bolivar ne vaut plus rien. Il en faut près d'un million pour les troquer contre un dollar.
{...} qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira. Victor Hugo