La presse en danger dans les Balkans et en Turquie
Être journaliste au Sud-Est de l'Europe et en Turquie, c'est prendre beaucoup de risques. C'est ce que cherche à montrer une exposition photographique organisée au club de la presse à Bruxelles avec le soutien de l'Union européenne et de l'UNESCO. Dans ces régions, les journalistes peuvent difficilement assurer leur rôle de contre-pouvoir.
D'abord parce qu'ils vivent dans la précarité comme nous l'explique Adeline Hulin. "Dans certains pays, les journalistes gagnent 200 euros par mois. Ils ont des contrats très précaires. Ils sont souvent pigistes et ne recoivent pas nécessairement de sécurité sociale" affirme la porte-parole de l'UNESCO à Bruxelles.
Mais les journalistes sont aussi confrontés au pouvoir en place, qui cherche à les contraindre au silence. Dans le monde en 2017, 79 journalistes ont été assassinés selon un rapport de l'UNESCO. En Turquie, plus de 150 sont en prison. Pour les soutenir, les associations se mobilisent à travers le monde, comme la Fédération européenne des Journalistes qui mène deux projets en Turquie.
"Nous soutenons les syndicats et les associations de journalistes" déclare sa directrice, Renate Schroeder, qui appelle les journalistes "à résister".
La situation ne va pas en s'améliorant. Les enquêtes judiciaires impliquant des journalistes se succèdent. Après le meurtre en octobre dernier de la journaliste maltaise, Daphne Caruana Galizia, l'exposition qui sera ouverte jusqu'au 19 juin prochain rappelle aussi la tentative d'assassinat sur la journaliste d'investigation Olivera Lakic, qui a eu lieu en mai dernier au Monténégro.
{...} qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira. Victor Hugo