Espagne : le Parti populaire au pouvoir condamné
C'est une bombe à retardement qui empoisonne la vie politique en Espagne depuis des années. Une affaire de corruption tentaculaire qui vient d'aboutir à la condamnation du Parti populaire au pouvoir pour enrichissement illégal. Condamnée par l'Audience nationale à rembourser plus de 245.000 euros, la formation a annoncé qu'elle ferait appel.
Le Premier ministre Mariano Rajoy s'en tient, lui, à son témoignage de juillet 2017. Il assurait alors n'avoir jamais eu connaissance de ces malversations ou d'une comptabilité parallèle au sein du parti.
Au centre de l'affaire Gürtel - nom de code que lui avaient donné les enquêteurs - Luis Barcenas. Ancien trésorier du Parti populaire, il avait monté avec un entrepreneur un système de pots-de-vins en échange de contrats publics. Il écope de 33 ans de prison et est condamné à rembourser 44 millions d'euros. Mais il n'était pas seul. Sur les 37 accusés, 29 ont été condamnés à un total de 351 ans de prison pour corruption, malversation ou encore blanchiment d'argent.
Le Parti populaire, affaibli par ce scandale et d'autres ainsi que par sa politique d'austérité, a perdu la majorité absolue fin 2015.
{...} qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira. Victor Hugo