Armel Job Portrait



Bonjour Armel Job.Bonjour.Merci d'avoir accepté notre invitation à l'occasion de la sortie chez Robert Laffont de votre nouveau titre, le 16ème si je ne me trompe pas. Ça s'appelle le " Le bon coupable ".Depuis 2000, c'était la sortie de votre premier titre " La femme manquée ", c'est un joli parcours. Comment analysez-vous votre parcours littéraire, tous ces titres qui se sont succédé, est-ce qu'il y a une suite logique ou est-ce qu'à chaque fois c'est un peu de la surprise ?Bon d'abord je pense que mes débuts ont été relativement tardifs. Très longtemps, je pensais que je n'écrirai jamais de roman, je ne me sentais vraiment pas de taille à écrire un roman. J'étais plutôt un auteur de petits textes, nouvelles, contes etc.Et puis ce premier roman, " La femme manquée ", ça c'était plutôt bien passé pour moi et j'ai pris goût au roman. Je ne savais pas du tout ce que c'était un roman en fait. J'étais quelqu'un qui écrivait des textes brefs, surtout pour l'anecdote.J'aime beaucoup le genre de la nouvelle, je cherche à raconter de bonnes histoires avec une bonne chute.Et puis je me suis aperçu qu'en écrivant des romans, on avait évidemment le temps davantage de s'occuper des personnages, de leur psychologie.C'est devenu vraiment une passion pour moi, j'aime beaucoup mes personnages et petit à petit, le côté anecdote, circonstance du roman est un petit peu passé en arrière plan.Est-ce que ça veut dire Armel Job que dans la nouvelle, il y aurait une sorte de frustration et que le roman vous permettrait de vous exprimer davantage ?En tout cas, c'est ce que moi j'ai ressenti, il y a des auteurs de nouvelles qui parviennent à dresser des portraits psychologiques intéressants de leurs personnages, pour moi c'était pas vraiment le cas.J'avais l'impression que mes personnages étaient plutôt des utilités dans le cadre de l'histoire que je voulais raconter.En écrivant mes premiers romans, je me suis aperçu que la grande satisfaction de l'auteur, c'est d'avoir le temps d'approfondir la personnalité de chacun de ses personnages.En 2000, avec votre premier roman, vous avez reçu le prix Emmanuel Roblès du premier roman justement. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour être publié ? C'était un choix ou est-ce que vous aviez envoyé des manuscrits qui n'avait pas trouvé preneur ?Non en fait je suis un auteur plutôt heureux parce que j'ai été accepté immédiatement quand j'ai envoyé mes premiers manuscrits donc je n'ai pas vraiment beaucoup cherché.Non ce qu'il se passait, c'est que je ne pensais pas que je ne serais jamais accepté par un éditeur donc je ne tentais même pas ma chance.Je savais que les éditeurs reçoivent une marée de manuscrits chaque année, je me disais c'est même pas la peine d'essayer, j'avais une autre profession, j'étais professeur. Pour moi la littérature c'était, je dirais un petit à côté de mon travail principal.Que ressentez-vous lorsque vous écrivez ? Lorsque vous vous emparez de personnalités, des destins de vos personnages. Vous avez l'impression d'être un alchimiste ? Un voyeur ? Que ressentez-vous dans l'écriture ?Je me sens peut être plus proche des autres êtres humains. Je crois que c'est ça la découverte principale du travail d'écriture.Pour moi c'est un travail de méditation où on réfléchit à la manière dont les gens vivent, dont les personnages se débrouillent avec les évènements auxquels ils sont confrontées et moi je ressens beaucoup de compassion, de sympathie, d'empathie comme on dit, avec mes personnages.Merci beaucoup Armel Job. Votre actualité aux éditions Robert Laffont, ça s'appelle " Le bon coupable ".
{...} qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira. Victor Hugo