Le Burundi vote pour renforcer son président



"Ego" ou "oya", "oui" ou "non", voilà la case à cocher, au Burundi. Ils sont très nombreux à voter lors du référendum contrôlé de près par le régime. Sur le bulletin, pas de question, juste "oui" ou "non", pour une vaste révision constitutionnelle destinée à renforcer le pouvoir du président Pierre Nkurunziza, et lui permettre de rester aux commandes jusqu'en 2034. 4,8 millions d'électeurs sont attendus dans les bureaux de vote de ce tout pays coincé entre la RDC et la Tanzanie. L'enthousiasme cache une autre réalité selon les témoins. Des membres du parti au pouvoir ont reçu pour consigne de se présenter très tôt aux bureaux de vote. Et les milices redoutées de la ligue de jeunesse du parti font du porte-à-porte pour menacer les gens n'ayant pas encore voté. L'issue du vote est attendue. La campagne pour le référendum a été marquée par des enlèvements, meurtres et arrestations arbitraires, selon la Fédération internationale des droits de l'Homme. Depuis la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015, contestée jusque dans son camp, l'homme fort du Burundi a mené une répression brutale, qui a fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 réfugiés.
{...} qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira. Victor Hugo