Italie : des funérailles d'Etat sous tension



18 cercueils sont alignés, dont celui tout blanc d'un enfant. Ils sont couverts de fleurs, avec le nom ou la photo des morts. Quatre jours après l'effondrement du pont Morandi, à Gênes, l'Italie enterre ses morts. Depuis la catastrophe, le bilan a été revu à la hausse : 41 personnes sont décédés. Les plus hautes personnalités de l'état sont présentes à ces funérailles d'Etat : le président Sergio Mattarella, le premier ministre Giuseppe Conte et les vices premiers ministres ; Luigi Di Maio et Matteo Salvani. Alors que le championnat de football doit reprendre ce week-end, les matchs des deux équipes de Gênes ont été reportés. Durant les autres rencontres, les joueurs observeront une minute de silence et porteront un brassard noir. Néanmoins, c'est dans un climat politique tendu que se déroulent ces obsèques. La moitié des familles des victimes refusent d'y participer et préfèrent des funérailles plus intimes dans leur ville, comme ici, à Naples. Elles accusent le gouvernement d'être responsable de l'effondrement de ce viaduc. "Mon fils n'est pas mort. Il a été tué car l'Etat ne prend pas soin de ses habitants. Ce n'est pas juste mon fils qui est mort. 40 personnes sont déjà mortes et ils creusent encore", témoigne Robert Battiloro, le père de Giovanni. Quatre jours après la scène dantesque qui a précipité les voitures dans le vide, les secouristes ont encore découvert des corps dans les décombres du pont Morandi. Samedi matin, des restes humains ont été retrouvés dans une voiture écrasée sous un bloc de béton. Il s'agit de la voiture d'une famille : un couple et une fillette de 9 ans. 350 pompiers sont toujours mobilisés pour rechercher cinq disparus. Voici ce qu'a vu un chauffeur du camion qui s'est arrêté in extremis au bord du vide :
{...} qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira. Victor Hugo